Chapitre 76 : Récolter les graines (Neo)

Neo marchait aux côtés de Kasen. Ils n'avaient pas été agressés dans le rancor malade, le fait d'avoir été vus avec Kal avait peut être dissuadé les autres de leur poser des questions un peu trop gênantes. En revanche, celles de Kasen l'était. Que pouvait il lui répondre ? Oui j'ai été l'apprenti de Vador ? Non certainement pas.

_ Pour tout vous dire, je suis recherché pour haute trahison. J'étais pilote imperial et le reste je ne veux pas trop en parler pour l'instant. Je n'ai rien contre l'empire malgré ça, mais j'ai quelque chose contre le seigneur Vador et le jour où je pourrais me venger, je le ferais...

Il lui en avait déjà trop dit, mais pas au point d'être imprudent.

_ Pourquoi je vous aide ? Au départ, parce que je n'aime pas les déchets des bas fonds, et ensuite parce que je l'ai promis à Amarice. Vous la connaissez bien ?

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En bon politicien, Kasen resta totalement impassible mais il n’avait pas l’esprit aussi calme et posé qu’il y avait quelques minutes. En effet, Neo sentit le trouble qui agita l’âme du jeune sénateur dès qu’il eut posé sa question. L’essence de ce sentiment était la même qu’il avait constaté peu de temps auparavant avec le tiraillement d’Amarice.

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- Je la connais bien, je vous l’accorde.

Kasen n’ajouta rien de plus quand à ses rapports avec la jeune femme, il était plutôt du genre discret sur ce qui pouvait les lier. Le sénateur n’avait certes pas dit grand-chose mais les quatre mots qu’il avait dit étaient teintés d’une intensité qui pouvait éclairer la nature de leur relation.

- Pardonnez la pour tout à l’heure, elle ne voulait pas vraiment se montrer menaçante à votre égard, ce n’est habituellement pas dans sa nature d’agresser sans raison.

Pour l’avoir côtoyer lors de leur excursion dans la ville haute, le sith avait pu se rendre compte qu’Amarice était plutôt souriante, un brin taquin et légère. A dire vrai, les seuls moments où elle avait pu se montrer fermée et tendue avaient été ceux où elle voyait un danger éminent se dresser contre le colonel…

Le colonel Prentiss représentait l'empire, Kasen qui se dressait contre l'empire, c'était un peu Kasen qui se dressait contre son amie. Une simple amie ? Difficile à dire. Apparemment, le sénateur et la jeune femme entretenaient une relation sentimentale, et pourtant elle avait fait quelques tentatives de charme à l'égard de Prentiss. N'était ce qu'un jeu innocent ? Bonne question, mais qui aprés tout ne le regardait absolument pas.

_ Oh je suppose qu'elle a d'excellentes raisons, ne vous en faites pas pour ça !

Le senateur n'avait pas insisté sur le ressentiment de Neo contre l'empire, parfait, il ne posait pas trop de questions, pourvu que ça dure ! Maintenant, les deux hommes étaient à la moitié du chemin.

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Kasen et Neo arrivèrent devant la nacelle qui leur permettait d'aller dans la ville haute. Le sénateur était resté bien silencieux suite aux paroles du sith. Le jeune homme semblait savoir manier la parole autant que le silence, certainement que les deux servaient en politique! En voyant qu'il n'était pas loin de la ville "civilisée", le jeune homme s'arrêta pour faire face au sith:

- Vous savez, vous n'avez pas besoin de m'accompagner jusqu'au à ma destination finale, une fois dans la ville haute, il ne peut plus rien m'arriver. Les stromtroopers de l'Empire sont partout, je doute fort que la racaille de la ville basse vienne les chercher en pleine journée et quand à moi, j'ai l'immunité diplomatique. Vous avez déjà fais beaucoup pour moi et je suis conscient que vous devez avoir des choses plus importantes à faire. Et bien Neo, je suis heureux d'avoir fait votre connaissance!! J'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir et que tout se passera bien pour vous.

Kasen tendit la main au sith pour le quitter dans des termes tout à fait cordiaux.

Neo jetta un oeil sur la plateforme menant aux quartiers supérieurs. Pour l' instant, c'était trop tôt pour qu'il s'y rende lui même, mais il n'avait rien d'autre à faire aux bas fonds et puis, personne ne se méfierait de lui si un senateur était avec lui.

_ Je monte aussi, je dois me rendre aux jardins botaniques. Il faudra bien que j'y aille sans me faire repérer, je dois y être avant la fermeture. Vous pouvez partir de votre côté, j'avais promis de vous escorter jusqu'aux niveau supérieur, maintenant je vais aux jardins botaniques.

Le sith prit la passerelle avec le sénateur. Il reajusta bien sa capuche, de maniére à cacher entiérement son visage, du moins il l'espérait. Ce n'était pas un criminel dangereux, si personne ne faisait un contrôle d'identité, il ne pourrait pas être reconnu.

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Neo et Kasen firent donc un petit bout de chemin ensemble avant de se quitter au croisement d'une rue. Les deux hommes se saluèrent et le sith continua sa route. Neo rencontra des gardes par-ci par-là, personne ne fit réellement attention à lui. La journée suivait son cours mais il n'était pas encore le soir. Il se souvint que Prentiss lui avait dit de contacter les guides si besoin était et de dire... Une formule? Un mot de passe? Oui quelque chose dans le genre pour qu'ils fassent passer le message. Avec un peu de chance, le colonel viendrait avant qu'il ne soit obligé d'attendre la nuit. Encore fallait-il d'une part qu'il se souvienne quoi dire et d'autre part que Prentiss soit effectivement là. Après tout, c'était une femme gradée avec des responsabilités conséquentes. Tout en réfléchissant, Neo traversa les rues pour enfin arriver aux Jardins botaniques. Il y avait du monde mais pas autant que la fois où il avait du faire une filature avec un Bosnac au milieu. Il y avait des stormtroopers à l'entrée, ils ne lui prêtèrent pas attention, ils devaient estimer que les crapules et traitres ne fréquentaient que rarement des jardins tout proche du palais impérial et des forces de l'ordre. A l'intérieur, Neo remarqua de nouvelles espèces, des curieux, un guide vraiment inspiré et toujours des plantes...

Neo se rappella la phrase à dire. C'était plutôt tordu d'aileurs, voila pourquoi il l'avait notée dans un coin de sa tête, se doutant qu'un jour ou l'autre il aurait de nouveau besoin de parler au colonel Prentiss. Il ne lui restait plus qu'à aller au devant d'un guide et de lui réciter cette stupide phrase. Si ce dernier n'était pas au courant, il n'aurait pas l'air fin, il aurait même l'air d'un fou sorti de l'asile. Tant pis, il n'avait pas le choix, il fallait tenter le coup.

Aheum, l'éclat de la driade s'illumine sous les rayons de lune

Le sith tenta de guetter la reaction de son interlocuteur. Que répondre s'il y avait le doute dans ses yeux ? Que c'était une citation poetique qui exprimait parfaitement la tenue des jardins botaniques ?

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Le guide ne fit rien pendant plusieurs secondes. Etait-il nouveau? Le prenait-il pour un fou? Avait-il l'impression d'avoir une hallucination? Puis le professionnel lui tourna le dos et disparut dans la salle du personnel. Très bien, les choses s'annonçaient mal, vraiment mal. Il venait de faire fuir le guide! Neo vit que les deux stormtroopers étaient entrés à l'intérieur, ça devenait tendu d'un coup! Puis les civils reçurent l'ordre de sortir, Neo devait-il suivre ou rester où il était? Le guide réapparut, il snoba le sith et partit en direction des stormtroopers. Il se mit à parler avec eux en regardant dans sa direction, là ça sentait clairement le roussit. Tout ce beau monde quitta les lieux en prenant soin de tout fermer à clef. Allaient-ils lui envoyer des renforts??? Il y eut un bruit de verrière et avant que le sith n'ait le temps de faire quoique ce soit, il se retrouva pour la seconde fois de la journée avec un canon derrière la nuque.

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- Deux fois en une journée, ça fait vraiment beaucoup.

Amarice baissa son arme l'instant d'après avant de marcher autour du sith.

- Vous désirez voir Aylix? Comme ça en pleine journée? C'est que l'enjeu doit en valoir le speeder. Elle ne sera surement pas la dans les minutes qui viennent, il lui faudra un peu plus de temps mais elle viendra soyez en sûr.

Neo observa le dispositif mis en place par les stormtroopers. C'était assez impressionnant, tout le monde avait été évacué, tout de même pas pour la seule raison qu'il voulait voir Prentiss. Si c'était le cas, il aurait mieux fait de se taire.

_ Ne me dites pas que le jardin a été évacué suite à ce stupide mot de passe ? Ca peut attendre quelques heures, mais j'ai besoin du colonel Prentiss pour trouver des coordonnées de planètes bien précises. C'est assez urgent, avant d'avoir ces coordonnées je suis bloqué sur Coruscant, et je n'ai plus rien à y faire ici. Dites moi, c'est une habitude de mettre en joue tous les hommes que vous voyez, ou dois je me sentir honoré par cette distinction peu commune ? Au fait, Kasen a été escorté a bon port.

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Amarice continuait à tourner autour de Neo, elle avait gardé son arme en main bien que celle-ci soit orientée vers le bas. Elle regardait droit devant elle tout en marchant mais quelque chose disait au sith qu'elle l'observait en coin. Se méfiait-elle de lui? Elle semblait beaucoup plus sérieuse qu'elle ne l'avait été lors de leur petite visite à la vielle haute.

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- Je ne fais pas de distinction de sexe quand j'use de mon arme. C'est un moyen de montrer que bien que je sois une femme, je n'hésiterai pas à tirer et à tuer si j'en éprouve la nécessité. Travers professionnel selon certains, travers personnel selon d'autre, à vous de juger. Que pourrais-je dire de vous? C'est une manie de vous trouver partout à la fois ou juste un honneur de vous croiser sur sa route?

Amarice s'immobilisa suite à la dernière phrase du sith, il la sentait nerveuse à ce sujet d'ailleurs son instinct ne lui joua pas de tout puisque dans la minute d'après la jeune femme avait pointé son arme dans la direction du sith.

- Vous l'avez raccompagné aujourd'hui et je ne vais pas m'en plaindre mais à présent, restez à distance de lui.

Avait-elle peur qu'en côtoyant le sith, celui-ci se retrouve en danger? Visiblement ça en avait tout l'air...

Le sith était amusé par les propos d'Alarice, mais il commençait à avoir un peu marre de se faire tenir en joue, et de plus elle lui sommait de rester à l'écart de Kasen. Il ne comprenait pas bien le fil de sa reflexion, vu qu'il venait de lui sauver la vie. Peut être qu'elle lui reprochait de lui avoir présenté Kal ? En tout cas, il aurait bien mieux à faire dans le futur que de s'occuper de la petite guérilla du sénateur contre l'empire. Il avait voulu planter une épine dans le pied de vador, maintenant il le laisserait boiter mais ne lui couperait pas la jambe pour le moment, il y avait bien plus urgent.

_ Je vous l'ai dit, j'ai besoin de coordonnées d'une certaine planète et ensuite je m'en vais et je ne serais pas prêt de revenir. L'oposition des forces libres contre l'empire ne me concerne pas, j'ai d'autres affaires.

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Amarice baissa son arme non parce qu'elle en avait assez de mettre en joue le sith mais parce qu'elle venait de voir le colonel passé les portes. La jeune femme rangea son blaster et inspira nerveusement. Amarice semblait avoir sur la conscience les récents événements auquel le sith avait eu part. Prentiss quant à elle était égal à elle-même excepté qu'une fois dans les jardins, Neo ressentait une tension extrême. Si d'extérieur elle était aussi froide qu'un glacier, l'intérieur était un magma en fusion. Le colonel s'avança jusqu'à eux et attaqua directement:

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- Je vais vous épargner tous les ornements d'usage pour aller droit au but, c'est ce que nous voulons tous, n'est-ce pas? Bien, je sais que vous n'êtes pas là pour prendre une bouffée d'oxygène et encore moins par passion. Cela tombe bien, je ne suis pas là non plus pour me soustraire à mes obligations. Parfait nous sommes sur la même longueur d'ondes! Alors que se passe t-il? Un nouveau sith menace de faire des siennes? Un complot intergalactique peut-être? A vous de me dire...

Amarice leva les sourcils, elle était étonnée tout comme le sith de voir l'officier si tendue, elle avait l'habitude de la voir sous pression et sous tension mais c'était bien la première fois qu'elle la voyait à ce point.

Neo remarqua que Prentiss n'était pas tout à fait comme d'habitude, mais cela ne le regardait pas. Elle venait peut être de se faire remonter les bretelles par Vador ou n'importe quel autre de ses supérieurs. Que pouvait il faire d'autre ? Pour le moment, il devait se contenter d'exposer ce dont il avait besoin. Il n'avait pas l'intention de s'eterniser. Dés qu'il aurait les coordonnées, il quitterait Coruscant.

_ J'ai besoin des coordonnées d'une planète. Elle est assez reculée et même relativement inconnue. Si l'empire ne les a pas, qui les aurait hein ? Elle s'appelle Ziost, planète natale du psychopathe qui nous interresse. Aprés avoir obtenu ces coordonnées, je disparais et vous ne serez pas prêt de me revoir .

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Prentiss le toisa d'un regard plus dur que l'acier avant de répondre du tac au tac.

- Vous croyez que j'ai une carte holographique en moi? Ai-je l'air aussi rouillée pour que vous me preniez pour un droide? Vous savez combien de planètes cohabitent dans la galaxie? Et bien vous en avez de la chance parce que moi non! Notre connaissance de l'Univers est bien trop limitée pour que nous ayons un aperçu total des planètes emplissant la matière noire. Mais allons bon! Soyons fous!

Le colonel sortit son comlink qu'elle activa aussitôt

- Talpc! je veux les coordonnées d'une planète nommée Ziost immédiatement!

"Mes hommages colonel! Vous avez vu nous avons du beau temps aujourd'hui..."

- TALPC! Si vous ne bougez pas dans la seconde qui suit votre arrière train je viens moi même le fixer de façon définitive sur votre siège!

"Bien colonel... Je sais que ça ne va pas vous faire plaisir mais ça va me prendre plus de temps que prévu, la sécurité impériale bloque l'accès aux archives, il faut que je demande une dérogation..."

Pour seul réponse le colonel broya le petit appareil dans sa main, il y eut quelques étincelles avant qu'il ne rende l'âme. Heureusement qu'elle en avait un autre!

Neo fût de plus en plus étonné par les reactions assez inhabituelles de Prentiss. Il ne l'avait jamais vue dans cet état auparavant. Il se demanda ce qui avait bien pu lui arriver depuis la veille pour qu'elle soit dans cet état. Maintenant, elle deteriorait lle materiel de l'empire. Oh ! Si l'administration voyait ça ! Elle n'était pas vraiment une officiére modèle à ce moment précis.

_ Dure journée ?

Le sith s'attendait à se faire tirer dessus, mais il avait de quoi riposter. S'il devait se faire agresser, il préférait que ce soit aprés avoir obtenu des infos, non en fait il préférerait ne pas se faire agresser du tout ! Question de point de vue...

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Le colonel les fixa tous deux d'un regard plus noir que l'espace. Neo qui était sith pouvait sentir la colère de Prentiss grondée, une colère ou plutôt une haine qui ne demandait qu'à exploser mais les murs qu'avait dressé l'officier gardait tout à l'intérieur, l'ordre, le protocole et toutes ces choses empêchaient ses émotions de percer sans compter que Prentiss elle même prenait tellement de distance que c'était à se demander si tout ce qui se passait à l'intérieur lui appartenait vraiment. Amarice avança prudemment ne sachant pas trop ce qui pouvait les attendre. Arrivé près du colonel qui n'avait pas lâché un mot depuis la question de Neo, elle tendit une main apaisante vers l'épaule de sa supérieure. Avec un réflex incroyable, Aylix attrapa la main de la jeune femme et la repoussa avec fermeté avant de s'éloigner vers les plantes carnivores. Ses préférés visiblement. Amarice se retrouva en tête à tête avec Neo, tout en gardant l'officier dans son champ de vision, elle rompit le silence:

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- Ne me demandez pas ce qui se passe, je suis comme vous, je ne l'ai jamais vu dans un état de tension aussi manifeste. J'aimerai l'adoucir mais il est si difficile de savoir ce qu'elle peut penser ou ressentir que je me retrouve comme c'est le cas maintenant, démunie bien que armée!

_ Je ne devrais probablement pas m'en mêler, mais je n'ai pas spécialement envie de rester là à la regarder avoir envie de tuer tout le monde. Je vais aller lui parler, à moins que vous ne préfériez vous en charger ? Vous la connaissez mieux que moi aprés tout...

Mais lui pouvait entendre certaines pensées, ce qui était un point positif par rapport à elle. Aprés tout, pourquoi s'en preoccuperait il ? C'était plus fort que lui, il fallait qu'il comprenne tout. Pourquoi aurait il envie de l'aider ? Par gratitude ? Non, si Prentiss agissait dans ce sens ce n'était pas pour lui, mais contre Sesvar. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait envie de comprendre pourquoi Prentiss réagissait de la sorte.

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- Si vous n'utilisez pas des techniques violentes avec elle et que vous n'y allez pas dans le but de la faire craquer, je vous laisse lui parler. De toute évidence, elle va se montrer dure quand je vais tenter de lui parler. Pour une raison que j'ignore, elle semble moins méfiant avec vous qu'avec les autres hommes. J'ose espérer qu'elle ne se montrera pas aussi expéditive avec vous qu'avec les autres, enfin, nous le serons bien vite.

Amarice laissa le sith se diriger vers l'officier. Prentiss était de dos, droite, immobile, le regard fixé sur les plantes carnivores qui étaient entrain de manger goulument. Neo avait du mal à cerner l'esprit du colonel, la première fois qu'il l'avait rencontré, il avait pu voir à quel point elle avait une volonté de fer. Malgré tout, la puissance de sa colère filtrait ses barrières et il pouvait sentir qu'elle voulait faire des dommages matériels pour se calmer. D'ailleurs, elle devait certainement être entrain de penser à la guerre pour simuler cette violence. Si l'officier avait été une sith, nul doute que sa colère actuelle aurait fait de jolies étincelles. En attendant, Neo était maintenant à un mètre d'elle et Prentiss n'avait toujours pas dégainé, soit elle était tellement plongée à l'intérieur d'elle-même qu'elle ne l'avait pas remarqué soit elle avait effectivement moins de méfiance à son égard.

Neo s'approcha lentement du colonel. Il n'avait aucunement l'intention de l'agresser ou de la pousser à craquer. Au contraire, il aurait préféré qu'elle se calme et lui explique ce qui la mettait dans un tel état, mais il n'avait pas vraiment assuré la premiére fois avec Prentiss. Maintenant, elle semblait lui faire un peu plus confiance, mais serait ce suffisant ? Elle se méfiait des hommes, moins de Neo certes, mais il restait néanmoins un homme.

_ Qu'y a t'il Aylix ? Puis je faire quelque chose pour vous ? J'ai une dette envers vous, si vous avez besoin d'un service, ou de parler, n'hésitez pas...

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Aylix ne se tourna pas vers lui, elle continua à regarder les plantes de son air détaché et froid pourtant la lumière du vivarium donnait une autre dimension aux yeux de Prentiss, difficile à dire quoi...

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- Il y a des jours où le contrôle nous échappe, je fais tout pour le garder mais ce n'est pas assez, je n'échappe pas aux lois humaines. Je le devrais pourtant mon statut d'officier ne m'autorise pas ce genre d'écart. Je n'ai pas le droit de faillir, faillir est une trahison tout autant que de poser un détonateur sous un siège.

Le colonel serra le poing, elle orientait à présent sa colère contre elle-même parce que ne pas contrôler sa colère était de sa responsabilité et non celle des autres quoiqu'ils fassent. Prentiss n'avait pas une seule fois prononcée le mot de femme, elle semblait se voir uniquement comme un militaire, une fonction dénuée de tout caractère humain. Tyon serait content du résultat s'il avait encore été de ce monde.

Neo commençait à comprendre ce qu'avait Prentiss. Elle ne lui avait pas donné exactement les raison de sa prétendue trahison, mais il avait compris qu'elle s'était laissée toucher par des sentiments humains, quels qu'ils soient.

_ L'empire demande à ses officier d'être irreprochables, d'agir en machine et de ne jamais se laisser toucher par des faiblesses humaines. La vérité est que vous n'êtes pas une machine. Vous ne pouvez pas être tout le temps irréprochable. De toute maniére, ils trouveront toujours quelque chose à reprocher, à vous le simple fait d'être une femme est une faiblesse pour eux. Voyez ça comme une force, une sensibilité n'est pas toujours preuve de faiblesse, cela peut faire vori les choses sous un angle nouveau, plus humain. L'humanité n'est pas toujours à proscrire. Ne la faites pas apparaitre, mais acceptez la. C'est le mieux que vous puissiez faire.

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Aylix se tourna vers le sith, il y avait toujours autant de froideur dans ses yeux mais il y comprit qu'il avait gagné un peu plus sa confiance, c'était un nouveau pas de franchi d'ailleurs pour information, il devait être un des rares hommes avec ceux de sa hiérarchie à être aussi proche d'elle, moins d'un mètre les séparaient. Encore que les supérieurs, elle n'avait pas le choix, il fallait les tolérer en revanche rien ne l'obligeait à le supporter lui.

- Vous avez raison, je ne peux effectivement pas rejeter l'humanité bien qu'elle me répugne à bien des égards mais je refuse de mourir comme une femme, je ne suis pas née pour ça, si je dois mourir et ça arrivera un jour où l'autre, ce sera sur un champ de bataille avec l'uniforme. Ma vie n'a de valeur que par et pour l'Empire, en dehors de ça, je n'existe pas. Les choses sont bien mieux ainsi, je ne serai pas dans mon élément si je n'étais pas dans l'armée.

Neo avait réussit à engager la conversation avec le colonel, elle ne s'était pas ouverte mais elle était plus disposée à dialoguer alors qu'il y avait peu, elle s'était murée dans le silence.

Neo ne pensait pas qu'elle était si dévouée à l'empire. Il la savait loyale, mais pas au point de ne voir et vivre que par ça. Elle était née pour être officier ? Personne n'était né pour être quelque chose, on évoluait au gré des situations.

_ Je comprends votre loyauté. En fait, je suis loyal mais pas à une organisation, à ce que je crois. Vous savez, quand quelque chose pour lequel nous sommes loyal nou oblige à renier ce que nous sommes, cette chose ne mérite pas notre loyauté. Je suis considéré comme un traitre, mais ma seule traitrise à été de refuser d'être utilisé comme un pion par Vador. Je respecte votre loyauté, mais une loyauté aveugle n'est pas une bonne loyauté. Ne reniez pas ce que vous êtes.

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Prentiss fit un pas vers Neo de sorte qu'ils soient totalement face à face. Ils n'avaient jamais été aussi près et s'il n'avait pas parlé avec elle il y a quelques minutes, il aurait pu se demander si elle comptait lui mettre une balle dans la tête! Neo avait toujours remarqué le regard froid de l'officier mais c'était la première fois qu'il constatait que ses yeux n'étaient pas totalement brun intense, des reflets dorés entouraient ses iris, il n'avait jamais rien vu de tel auparavant.

- Et selon vous que suis-je?

Question épineuse qui faisait directement référence à sa dernière phrase. La demande de Prentiss ne semblait pas un piège, elle attendait une réponse de sa part. Elle lui demandait à lui de définir ce qu'elle était elle? Prentiss était difficilement cernable, une chose était sure, elle resterait un mystère...

Neo ne bougea pas. Il n'avait pas le choix, il fallait lui répondre. Maintenant, il allait voir s'il avait bien compris ce qu'elle était, au sens très général.

_ Bien sûr, je ne peux pas deviner ce qui vous est arrivé aujourd'hui. Mais je pense que vous êtes une femme qui a été horriblement déçue de la nature humaine, de celle des hommes notemment. Vous vous accrochez à votre rôle d'officier pour punir et tenir tête à ceux que vous haïssez tant. Vous voulez être tellement performante que vous ne vous ocrtroyez aucun droit à l'erreur. Pour vous, le simple fait d'avoir des sentiments vous éloigne de votre devoir. Vous êtes un bon officier, le meilleur que j'ai jamais vu d'ailleurs. Mais vous ne pouvez renier ce que vous ressentez. Ne vous bloquez pas, et servez vous en pour avancer. Toute cette colére ressortie de cette façon ne sert à rien. Vous devez la focaliser sur les personnes qui la méritent.

» Chapitre I : mon enfance
» Chapitre II : L'entrainement
» Chapitre 15 : FX 938 (Galaad)
» Chapitre IV : Le Carnet
» Chapitre 34 : Investigations (Neo)