Prophéties

[Cette histoire tourne autour d'un personnage clef, peu présent dans l'histoire de Kihaa mais qui a eut une incidence importante. Certains choses sont expliquées, d'autres le seront plus tard, enfin certaines resteront inexpliquées pour garder une part de mystère
Nous sommes en - 42, alors accrochez vos ceintures pour ce retour dans le temps^^ et bonne lecture]

Un chasseur delta-7 rouge et noir traversa l’atmosphère de la planète Anoat à toute allure, il se posa en trombe entre les ruines de durabeton. L’appareil eut beaucoup de difficultés à trouver un endroit stable et suffisamment dégagé pour ne pas risquer d’être endommagé. Après un atterrissage mouvementé, le sas du cockpit s’ouvrit dans un nuage de fumée. Contrairement à ce qu’on aurait pu s’y attendre, ce ne fut pas un jedi qui en sortit mais une femme qui arborait une allure à la jonction entre mercenaire et combattante. Cette femme avait les yeux bruns intenses et de longs cheveux bouclés roux aux reflets argentés. Elle sortit son équipement en pestant contre cet atterrissage pour le moins raté. Avant de s’enfoncer d’avantage dans les ruines, elle observa les alentours pour vérifier qu’elle n’était pas suivit. Elle avança dans ce paysage chaotique en se tenant l’épaule, elle avait visiblement fait quelques mauvaises rencontres avant d’arriver sur Anoat. Sa progression fut lente et compliquée. Retrouver son chemin dans un tel endroit aurait été une épreuve pour n’importe quel humain mais elle semblait savoir où aller. C’était comme si quelque chose d’invisible, d’indolore et d’inodore la guidait. Après avoir traversée un véritable labyrinthe de ruines, la belle inconnue s’arrêta devant une arche, elle tourna autour des piliers fébriles. Sa main s’aventura sur le durabeton abandonné, un symbole s’enfonça quand elle appuya dessus. Un bruit sourd se fit entendre comme-ci quelque chose bougeait… L’humaine recula de deux mètres. Les piliers de l’arche commencèrent à bouger, c’était à se demander comment ils tenaient encore debout. L’arche se mit à pivoter sur 180°, le sol qui se trouvait derrière s’ouvrit pour faire apparaître des marches au rythme des engrenages. La femme attendit que tout soit terminé pour descendre l’escalier étroit. Une fois en bas, elle appuya sur un autre symbole, le même qui se trouvait à la surface. L’arche tourna dans le sens inverse pour rejoindre sa position initiale. Elle pouvait être sure que personne ne la trouvait ainsi. Les sous sols étaient éclairés par des torches le long des murs. Au bout de ses tunnels, il y avait une grotte circulaire. Elle posa un manche en acier sculpté sur un établi. Une voix d’un autre temps résonna lorsque la jeune femme s’assit sur siège de fortune.

- Tu devrais te méfier des jedi, Najara, ils sont à tes trousses

- Le conseil m’a envoyé Maître Jinn et son élève, comme vous le voyez je suis toujours en vie.

- Voilà 3 ans que Qui-Gon erre dans les ombres sans jamais y plonger. Tu aurais tort de le sous-estimer. Malgré tous ses doutes, il est parvenu à t’affaiblir considérablement.

- Je ne sous estime pas les jedi, je sais ce qu’il en est et je ne prendrais pas de risque inutile.

- Surtout si tu es enceinte.

- Vous avez senti ?

- Bien sûr, n’oublies pas qui je suis. Evidemment il ne s’agit encore que d’une cellule mais dans huit mois si tout se passe bien, tu donneras naissance à une fille.

- Depuis le temps que j’attends ça… Et dire que c’est un myrkrien qui a réussit là où beaucoup d’autres ont échoué…Une fille… C’est une bénédiction de la Force !

- Réjouis toi, cet enfant sera puissant…

- Je le savais maitre, la Force a toujours été puissante dans ma famille

- Toutefois, son équilibre sera fragile ce qui rendra ta présence à ses côtés indispensables si tu ne veux pas qu’elle soit consumée par le côté obscur.

- Je suis née sith tout comme ma mère est née sith avant moi. Il en sera de même pour elle. Je m’occuperais de canaliser son pouvoir et de la rendre forte. Je sais déjà le nom qu’elle portera… Kihaa, « celle qui se bat en permanence ». Nous y arriverons seigneur !

- Je l’espère. S’il venait à t’arriver malheur, je ne pourrais en faire mon héritière et lui apprendre tout ce qu’elle a besoin de savoir.

- Il ne m’arrivera rien, tout se passera comme prévu.

- Dans le cas contraire, je choisirai un autre héritier.

- Ne songez pas à une telle extrémité !

- L’avenir est changeant Najara, je me dois d’envisager toutes les possibilités.

- Evidemment… Vous pourriez faire comme beaucoup d’autres, rester en retrait et attendre que quelqu’un vienne. Excusez ma curiosité mais…Vous ne m’avez toujours pas expliqué les raisons d’un tel acharnement ?

- Je suis peut-être mort depuis longtemps, ça ne m’en rend pas moins en contact permanent avec l’avenir. La galaxie va se construire autour d’un Empire, basé lui-même sur la règle des deux. Ce sera un échec tout comme le nouvel ordre qui se constituera en même temps. Bane a détruit ce que les grands de notre histoire ont fondé. L’unité sith n’existe plus, la règle des deux a tout écrasé sur son passage. Par la faute de Bane, l’esprit de trahison, de corruption et la soif de pouvoir sont devenus les principaux principes des sith. Nous ne sommes plus des guerriers, juste des barbares. Avec ton aide, je continuerai à contrer Bane, je veux le mettre en échec. Ma vengeance est double, je tiens à lui faire payer son affront au peuple sith et mon propre meurtre.

- Vous n’étiez pas obligé de me répondre seigneur… Je vous en remercie…Je vous aiderai tout comme ma famille l’a fait avant moi.

- Je n’en attendais pas moins de ta part. Tu es loyale et ta loyauté est un atout précieux. Reposes toi, demain un autre jour t'attend.

- Il en sera fait selon vos désirs seigneur Qordis…

[Le chapitre 2 répondra à certaines questions que vous devez vous poser quand aux crises de Kihaa, j'espère que cela vous permettra de comprendre mieux certaines choses.]

Prophéties Chap2bv4

Des débris, encore et toujours des débris. Malgré les récentes tentatives de réhabilitation, Taris restait une planète brisée. Elle ne s’était pas remise de l’attaque dévastatrice du seigneur Malak. Si elle ne risquait pas de trouver des indices dans le peu qui restait de la ville haute et de la ville moyenne, ce n’était sûrement pas le cas de la ville souterraine. C’était là qu’elle devait aller, elle n’avait pas d’autres choix. Trouver l’entrée de cette ville qui abritait jadis des parias n’était vraiment pas une chose facile. Heureusement qu’elle avait des cartes des anciennes fondations des lieux. Tout avait changé depuis mais si quelque chose ne changeait pas c’était bien les coordonnées géographiques. Elle avança péniblement dans les décombres, la ville basse était vraiment en piteux état ! Après de longues heures de fouilles, elle trouva enfin l’accès à la ville souterraine. Pas le temps de réfléchir aux potentiels dangers qu’elle trouverait en bas, il était temps d’investir les lieux. Il n’y avait rien à craindre de gaz toxiques ou autres émanations nocives, elle avait un implant pour lutter contre ce genre de phénomènes quelques peu dérangeants et puis la Force lui permettait d’évoluer dans une multitude de milieux. Elle devait se dépêcher, elle avait l’impression d’être suivie depuis son départ de Hoth. Etait-ce juste une inquiétude liée à son état ou était-ce un avertissement de la Force ? Aucune idée mais le moment était mal choisit pour se poser ce genre de question. Elle voulut toutefois vérifier que le petit être qui évoluait en elle allait bien, bien sûr au bout de deux mois, ce n’était pas encore une forme humaine à part entière mais elle pouvait déjà sentir la vie qui abritait chaque cellule. Les lieux étaient obscurs, il lui fallut allumer sa source de lumière pour voir où elle marchait. Mieux valait être sur ses gardes, peut-être qu’il restait encore des survivants, le genre de survivant qu’on ne préfère pas rencontrer. A mesure qu’elle avançait, elle voyait de nombreux ossements sur le sol, difficile à dire s’il datait de plusieurs millénaires ou s’ils étaient les traces de colons qui avaient tenté de repeupler la planète. Qu’importe, elle n’était pas là pour ça, non ce qui l’intéressait c’était ce que les autres évitaient. Le temps défilait et elle ne trouvait rien, pas même une trace de leurs passages. S’il fallait qu’elle y passe un mois, elle le ferait, ce n’était pas son style d’abandonner. Alors qu’elle s’enfonçait toujours plus profondément dans les entrailles de Taris, un corps attira son attention. Cela ne ressemblait en rien à un humain, non c’était gris, vaguement humanoïde et vraiment peu attirant. Elle s’accroupit à côté de cette chose, ce qui l’étonna le plus fut de constater que la bête était morte il y avait une semaine tout au plus. Alors comme ça elles étaient belles et bien en vie comme l’avait deviné le seigneur Qordis. Elle avait alors des chances de trouver ce qu’ils cherchaient tous deux. Au moment où elle se releva, plusieurs de ces mutants l’entourèrent. Ils pensaient vraiment avoir trouvé un festin ? Elle allait leur montrer le contraire. La lame rouge illumina les environs avant de s’abattre avec perte et fracas sur les créatures, elle les tua toutes sauf la dernière. Elle la blessa gravement et s’en approcha le plus près possible. La poisse, la bête venait de tomber à la renverse ! Elle n’avait pas mesuré la force de ses coups ! Tant pis, elle examinerait le corps de celle-ci même si elle était morte. En se penchant sur elle, la jeune femme fut projetée en arrière. La chose lui sauta dessus et tenta de lui arracher les yeux avec ses griffes. Hors de question de mourir de cette façon ! En faisant appel à la force, elle appela son sabre à elle et empala la créature.

- Il ne faut jamais prendre les choses comme acquises.

Elle connaissait cette voix… En se relevant, elle aperçut deux humains, l’un déjà âgé et l’autre beaucoup plus jeune qu’elle.

- Maître Nyras… Je me doutais que depuis Hoth, vous ne me laisseriez pas tranquille

- Le conseil m’a chargé de te ramener afin que tu sois jugée pour tes crimes

- Oh et j’imagine que le conseil pense que je me rendrais gentiment ?

- Najara, si tu ne veux pas me suivre je n’aurai pas d’autres solutions que de te tuer.

- Et votre élève est là pour apprendre ? Il va être ravie, sa leçon du jour sera : la mort du maitre.

- C’est ce que nous verrons…

Maître Nyras sortit un double sabre laser qui était aussi vert qu’une émeraude, le jeune homme qui était à côté de lui dégaina un sabre laser bleu. Najara leur fit face, fière et déterminée. Alors s’engagea un combat redoutable : La sith attaqua la première, décidée à faire regretter à ses ennemis leur affront. Le maitre jedi, contrairement à la plupart des jedi, adopta une technique offensive lui aussi. Najara fut la première surprise, les coups de Nyras la firent plier à tel point qu’elle dû s’éloigner d’un bon mètre pour reprendre le contrôle de la situation. L’élève n’était pas un problème, il déployait son jeu comme le faisait les jeunes chiots kath, il était prévisible. La sith lui décocha un magistral coup de poing qui envoya le jeune homme au tapis, il eut toutes les peines du monde à se relever. Nyras jeta un œil rapide à son élève, il était conscient qu’il ne pourrait pas rivaliser avec la sith, ce qui n’était pas son cas à lui.

- Kasul, je veux que tu quittes cet endroit, prend le vaisseau et retournes à Coruscant.

- Mais maitre…

- Ce n’était pas une demande mais un ordre !

Nyras fit en sorte que Najara ne puisse pas atteindre le jeune homme alors qu’il prenait la fuite. La sith sourit au maitre, ils étaient tous les mêmes à vouloir défendre des vies qui n’en valaient pas la peine.

- On a peur pour son protégé, maitre Nyras ?

- La peur n’est l’allié que de ceux qui marchent dans les ténèbres.

Le maitre jedi attaqua de plus bel, son style était à la fois acrobatique et agressif ce qui le rendait redoutable en duel. Najara commença à céder du terrain, elle défendait bien plus qu’elle n’attaquait. Elle reçut un coup de pied en plein ventre, la puissance de celui-ci la fit tomber à la renverse. La jeune femme se releva péniblement, le doute la submergea. Elle craint un instant que le coup du maitre n’aie tué sa fille mais la Force lui indiqua le contraire.

- Penses à l’enfant, je sens ton attachement pour lui, rends toi, ne prends pas le risque qu’il soit tué inutilement.

Najara était en colère, le jedi avait manqué de décimer sa lignée qui plus est il lui faisait la morale. Elle sourit diaboliquement avant d’ajouter :

- Laissez moi vous présenter mon ami de longue date…

La sith avait baissé la tête en prononçant cette phrase et lorsqu’elle la releva, elle avait les yeux aussi noirs que la nuit.

- Par les flammes de mustafar, pourquoi as-tu fais ça ?

- Pour te tuer !

La voix de la jeune femme était transformée, elle était rauque presque bestiale. Najara marcha vers le jedi, il y avait dans ses mouvements une rage de détruire qui n’était pas normal. Nyras tenta une vague de Force, tout ce qui était autour vola mais la sith ne bougea pas d’un pouce au contraire elle avançait toujours. Il utilisa d’énormes débris pour les lancer simultanément sur elle, la sith les fit exploser avant même qu’ils ne l’atteignent. Alors le maitre repassa à l’attaque frontale, de toute évidence les attaques de Force n’étaient pas efficaces. Nyras et Najara se combattirent de nouveau, l’affrontement était spectaculaire et terrifiant à la fois. Très vite la sith prit le dessus, elle était rapide comme le vent et aussi insaisissable que l’eau. Visiblement le sabre la lassa puisqu’elle jeta le sien avant d’envoyer un somptueux éclair dans la direction du maitre. Nyras le bloqua avec la lame de son sabre avant de le renvoyer sur la sith. Celle-ci tendit la main et l’éclair fut aspirer. Le jedi utilisa la vitesse pour s’approcher d’elle, il fallait qu’il l’attrape vivante, le conseil devrait examiner son cas tant il était étrange. Najara sauta à la manière d’un félin et enfonça ses mains dans le mur le plus proche pour s’y percher. Un sang noir de geai s’écoula de son nez.

- Je ne sais pas ce qui t’arrive ou ce qu’on t’a fait mais je suis navré de voir que tu es plus proche de la bête que de l’homme.

- Les hommes ne sont que des animaux…

Najara sauta sur le maitre à une vitesse ahurissante, celui-ci roula avec la sith, il n’avait pu d’arme car le sabre avait été éjecté par la violence du choc. Il lui donna plusieurs coups en pleine tête ce qui lui permit de se relever. Il chercha la jeune femme du regard, personne…
Où était-elle passée ? Avant même que la Force l’avertisse, il sentit un liquide chaud s’écouler de son ventre. Il baissa les yeux pour constater qu’un bras lui traversait l’abdomen alors il la vit face à lui. Son regard aussi noir qu’une galaxie sans étoile redevint normal.

- Dommage que votre élève ne soit pas là pour tirer les enseignements de votre leçon maitre.

Nyras était mourant mais bel et bien vivant, la sith avait transpercé son ventre de façon à ne pas toucher directement les organes vitaux, tant qu’elle ne bougeait pas l’hémorragie était stoppé.

- Quelle était cette… chose ?

- Cette chose comme vous le dites maitre, on la nomme Ryuu dans ma famille. C’est l’incarnation du côté obscur. L'utiliser est à double tranchant...

- Chaque individu choisit de faire…le bien ou le mal… mais il ne née pas mauvais...

- Cessez de dire toutes ces foutaises jedi, maitre! Vous savez comme moi que certains sont prédestinés. Vous voulez savoir pourquoi je suis née pour servir le côté obscur ? Et bien je vais vous le dire parce que j’ai de l’admiration pour le guerrier que vous avez été. Le créateur de ma lignée n’était autre qu’une créatrice. Il y a 500 ans, Etana, mon ancêtre seigneur sith, voulut constituer une lignée sith mais elle craignait que ses descendants trahissent l’obscurité pour rejoindre la lumière alors elle orienta sa connaissance du côté obscur afin de trouver une solution à son problème. Après de nombreuses années de recherches, elle décida qu'il était temps d’avoir un enfant. Elle avait trouvé le moyen d’implanter une part de son obscurité dans les cellules de son futur descendant. Pour le reste, notre lignée n’a rien eu d’autres à faire que de se reproduire. Le ryuu ou côté obscur devenait plus puissant de générations en générations. Les 200 premières années, il permettait d’attirer les miens et de les fidéliser à l’obscurité alors que les 300 dernières années on permit par le biais du sang et des gênes de l’implanter profondément en chacun des héritiers d’Etana.

- Le côté obscur… fait parti… de votre personnalité

- C’est bien, vous commencez à comprendre. Dissocier l’un de l’autre c’est comme arracher le cœur d’un homme. On ne peut pas séparer ce qui est complémentaire, Etana serait fière de voir à quel point son projet a fonctionné…

- Ta lignée…repose…donc…sur…les…femmes ?

- Oui maitre, depuis 500 ans, les descendants d’Etana sont en fait des descendantes. Le lien maternel joue un rapport essentiel dans la transmission du Ryuu. Si par malheur, l’une d’entre nous donnait naissance à un fils ce serait dramatique et ce pour deux raisons : premièrement parce que cela voudrait dire que la génitrice ne maitrise pas son pouvoir ce qui la rendrait dangereuse pour elle-même et deuxièmement parce qu’un fils marquerait la fin de notre lignée.

- Et… que…cherchais…

- Qu’est-ce que je cherchais ici ? Réfléchissez maitre, je sais que vous connaissez l’histoire, réfléchissez…

Najara retira son bras des entrailles du maitre jedi, ses yeux roulèrent avant qu’il ne s’effondre sur le sol.

- l……..lis………ur

- Oui, maitre. Dommage que vous soyez mort, personne ne pourra avertir le conseil pas même votre fougueux élève, Kasul Dol…

[Chapitre 3 qui est produit, je déroule la trame centrale celle qui motive Najara même si je continue à garder le suspens quand à ce qu'ils cherchent. Vous aurez aussi quelques réponses se reportant à certains comportements de Kihaa (ps : Romain les yeux / ps : Galaad la vision du scorpion) et puis vous aurez l'occasion d'en apprendre plus sur la psychologie de Najara. Allez bonne lecture les jeunes
ATTENTION CHAPITRE EN DEUX MESSAGES CAR TROP LONG!!]

Minas était un brillant Nimbanel, encore plus que ses congénères. De temps en temps, il entendait des moqueries quand à son aspect de « phoques d’Alderaan » comme certains disaient, lui s’en moquait éperdument rien ne pouvait l’atteindre, surtout pas une critique aussi superficielle. Il vivait sur Metellos, la sœur cachée de Coruscant, depuis longtemps et avait apprit très tôt que les êtres vivants étaient d’une intelligence variée. Metellos était une planète agréable, un brun surchargée mais suffisamment confortable pour qu’il y reste. Il n’était pas à plaindre, son cerveau réputé lui avait permit de s’installer dans les quartiers riches. On faisait souvent appel à lui pour résoudre une crise galactique en tant que médiateur. Il avait d’autres passions à côté de son métier comme l’arithmétique, la science et à ses heures perdues l’histoire. Il était curieux et posé comme les membres de son espèce, il aimait ce qu’il était et n’oubliait pas de rester modeste car le narcissisme et la vantardise étaient ce qu’il craignait le plus. Comme tous les soirs, il venait de quitter le consul pour rejoindre ses appartements privés, il connaissait les ruelles par cœur et était même capable de décrire les angles de construction des bâtiments présents. Mais alors qu’il tournait à une intersection, il n’eut pas le temps de contempler l’opéra. Quelque chose l’avait frappé si violemment qu’il était tombé inconscient. Quand il reprit conscience, il ignorait combien de temps il s’était écoulé entre sa chute et son réveil, il pouvait faire des pronostics tout au plus mais sans les raisons exactes de sa perte de conscience cela resterait de l’approximation. Et à vrai dire, il préférait ne pas s’avancer, il avait horreur de l’approximation, c’était une faiblesse répandue et très irritante. Minas porta sa main le long de sa tempe, il pouvait localiser la douleur et même savoir quelles parties avaient été touchées ou non. Il tâta de différentes façons avant de se dire que la blessure n’avait été que superficielle. Il pourrait sortir d’ici rapidement. Mais en parlant de ici, où était-il exactement ? Le centre médical le plus proche ne ressemblait pas à ça. Un riverain l’avait-il secouru ? Ce serait bien la première fois qu’un habitant de Metellos se montre altruiste ! Le Nimbanel observa la structure des lieux, à en juger par l’épaisseur du duracier, il s’agissait plutôt d’un vaisseau. Tout ceci n’était pas rationnel ! Il n’aurait pas dû se trouver dans un vaisseau. Bientôt, une humaine apparut dans son champ de vision, elle avait une superbe crinière rousse aux reflets peu communs mais son regard était terrible, il était aussi dur que froid. Minas comprit qu’il ne s’agissait pas d’un sauvetage mais plutôt d’un enlèvement. En cinquante ans d’existence, c’était la première fois qu’il était prit pour cible. L’humaine saisit un siège et s’assit dossier face à lui, c’était la première fois qu’il voyait quelqu’un utiliser un siège de cette façon. Il garda le silence et le calme qui le caractérisait si bien de toute façon, il était incapable de se mettre en colère. C’était troublant, elle ne prenait pas la parole, elle se contentait de le fixer droit dans les yeux. Au bout de longues minutes d’observations mutuelles, il décida de prendre la parole ;

- Je sais que vous m'avez enlevé pour mon intelligence mais j'ignore encore ce que vous comptez en faire?

- Vous êtes plus réfléchit que les autres pour trouver ce qui est perdu.

- La flatterie est votre meilleure arme ou vous sert-elle simplement à m'amadouer?

La jeune femme poigna sévèrement le nimbanel, elle n'avait pas envie de jouer. Le grand Minas commença à suffoquer sans pouvoir l’expliquer de façon plausible.

- Si je ne vous ai pas tué c'est simplement parce que j'ai besoin de vous. Ne me cherchez pas, si je ne peux pas prendre votre vie, je peux vous faire manger la poussière!

- D'acc...ord

La sith relâcha la pression. Il n’en revint pas, il était face à une adepte de la Force ! D’après ce qu’il savait des jedi, l’enlèvement n’était pas ce qu’ils préféraient. Non, ils étaient garants de la paix et de l’harmonie alors si son raisonnement était juste, et forcément il l’était, cette humaine était le versant opposé des jedi, donc une sith. Ce qui expliquait ses méthodes quelques peu barbares pour être poli. Il crut un instant que ses yeux étaient devenus noirs mais en clignant les siens, il vit que la seconde d’après ce n’était plus le cas, peut-être qu’il était sujet à des hallucinations. Son diagnostic s’orienta vers un traumatisme crânien. La sith fit craquer les os de ses mains avant de reprendre la conversation.

- Si je vous dis Codex, vous voyez de quoi je parle ? Mieux vaudrait pour vous.

- Par toutes étoiles! C'est de la folie pure!

- Oui on me dit souvent que je suis folle mais prenez garde je suis rancunière, très rancunière.

- Oh excellence, votre majesté, votre magnificence... Je ne voulais pas vous offensez.

- La flatterie est votre meilleure arme ou vous sert-elle simplement à m'amadouer ?

L’humaine n’était pas idiote, non, elle semblait plutôt posséder une intelligence développée. Elle avait une bonne mémoire et un sens de la répartie incontestable. Au moins pouvait-il se réjouir d’être retenu prisonnier avec quelqu’un d’évolué.

- Que voulez vous au juste ? Je ne suis pas un homme d’action, mes compétences dans ce domaine sont limitées.

- Je ne vous demande pas de vous battre, je sais parfaitement le faire toute seule. En revanche j’ai besoin de vous pour pénétrer la Witana.

- Vous voulez rentrer dans la base secrète des archives ?

- Oh ne jouez pas au plus malin avec moi, je sais qu’elle se trouve dans la mer de Slurry ou plutôt la mer de Ciuray, cette eau aussi noire que polluée. Je sais aussi que l’imminent mathématicien que vous êtes a aidé pour sa conception.

- Vous comptez trouver les coordonnées de ce monde aussi froid que Hoth ? Une fois que vous les aurez, rien ne pourra vous empêcher de trouver ce fléau perdu depuis longtemps! Ma vie vaut elle celle de milliard d’autres ?

- Si vous refusez de m’aider, je ferai sauter les quartiers pauvres de Metellos un par un. Vous ne me pensez pas capable d’un tel massacre, laissez moi vous montrer…

La jeune femme alluma un écran, un droide caméra renvoya l’image d’un immeuble de la ville basse, c’était le plus gros bâtiment et le plus peuplé. Minas pensait intimement qu’elle ne passerait pas à l’acte mais avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoique ce soit, le bâtiment s’effondra dans une explosion horrifiante. La sith se contenta de soupirer avant d’émettre le nombre éventuel de victimes.

- Pourquoi les avoir sacrifiés ? J’aurais accepté pour ne pas prendre de risque.

- Je savais que vous accepteriez, seulement, je n’aime pas poser des bombes pour rien. Une fois installées, elles doivent servir.

Le nimbanel n’en revenait pas, la jeune femme avait un esprit rationnel mais sa logique était effroyable car elle ne tenait pas compte de la vie environnante. Ce qu’elle recherchait était bien la preuve de plus qui marquait qu’elle allait tuer des innocents sans aucun remord…

- Vous devriez cessez de réfléchir Minas, que vaut-il mieux? Epargner des centaines et des centaines de vraies vies ou se projeter dans l’avenir en songeant aux hypothétiques victimes ?

- J’accepte de vous suivre si vous me jurez de ne pas faire exploser d’autres immeubles. Je vous préviens quand cas de refus, je ferai en sorte de vous être totalement inutile.

- Vous êtes bien un de ces imbéciles de pacifistes, prêt à se sacrifier pour des êtres faibles.

- Si je donne ma vie c’est en partant du principe que ce ne sont pas des faibles, les êtres vivants sont la plus grande richesse de la galaxie.

La sith fit se leva, elle ne semblait plus enclin au dialogue, l’avait-il offensé ? L’explosion du siège sur lequel elle était assise il y avait encore quelques minutes lui confirma cette suggestion. Il ne pouvait rien faire, il était menotté à un lit face à une humaine aux pouvoirs ravageurs…

- Maintenant nous allons faire une petite sieste, vous avez besoin d’être opérationnel tout comme j’ai besoin d’être totalement alerte.

Elle tendit la main et le poigna une seconde fois, elle le fit de façon plus agressive de manière à ce qu’il soit inconscient, une fois son prisonnier hors d’était de nuire, elle s’allongea sur la couchette d’en face. Elle posa une main sur son ventre, la cellule œuf se portait bien, elle en était à deux mois et demi de développement et tout se passait bien ou presque… Quand elle utilisait le Ryuu trop longtemps, elle sentait des douleurs devenir de plus en plus fortes dans son ventre. Cela s’était déclenché une semaine après son affrontement contre les jedi sur Taris et depuis elle n’avait de cesse de se demander si cela affectait le futur bébé. Qordis ne lui donnait aucune information, elle n’avait plus sa mère pour lui répondre alors elle évoluait en pleine ignorance. Et l’ignorance n’était pas une bonne chose quand un Ryuu vivait avec vous 24 heures sur 24. Najara était épuisée, elle ne cessait d’exécuter les volontés de son maitre, Hoth, Taris maintenant Metellos… elle se laissa porter par sa fatigue pour trouver le monde des rêves. Lorsqu’elle se réveilla, elle eut la mauvaise surprise de voir que son prisonnier s’était réveillé avant elle et l’observait depuis un moment. Elle n’aimait pas ça.

- J'ai remarqué que vous dormiez les yeux ouverts et que vous parliez sans émettre de sons. Ce n'est pas habituel pour une humaine.

- Les nimbanels sont intelligents trois fois plus que la moyenne mais si je vous disais que c'est le Ryuu vous ne comprendriez pas.

- Je suppose que c'est quelque chose qui vit en vous? Expliquez-moi au moins pourquoi vous ne dormez pas les yeux fermés.

- Il arrive que le Ryuu cherche à obtenir d'avantage d'informations à propos des comportements de son hote et ce même s'il le connait à fond et sous la peau, c'est un moyen d'approfondir ses connaissances. Alors pour obtenir des informations en toute discrétion, il profite de la nuit pour s'adresser à l'inconscient.

- Logique, certains comportements ne s’expliquent que par l’inconscient. Je suppose que s'il ne le fait pas le jour c'est pour éviter d'éveiller les soupçons. Mais à quoi ces informations lui servent-elles?

- Effectivement pendant la nuit, nous dormons, l'accès à l'inconscient passe inaperçu, le faire de jour comprendrait un danger beaucoup trop important pour l'hote. Il pourrait y avoir une confusion mentale puisqu'en fouillant, le Ryuu matérialiserait une passerelle entre la conscience et l'inconscient. Imaginez les dégâts... Cet acte plongerait l'hote dans un état végétatif au mieux et ce serait la mort directe au pire. Quand aux informations, on ignore si elles jouent en notre faveur ou s'il compte les utiliser pour se rebeller.

- Mais...

- Je vous explique une chose, toute information que je donne est payante. Alors si vous tenez un tant soit peu à votre tête et à notre marché, ne posez plus de question. Maintenant nous avons une salle des archives à cambrioler.

Najara libéra le Nimbanel qui la suivit docilement. Il savait que ses chances de fuite étaient nulles et qu’en faisant cela il condamnerait ses paires. En sortant du vaisseau, il constata avec surprise qu’elle les avait posés à côté de la mer. Cette mer plus noire que la galaxie et plus polluée que les égouts de Coruscant. Ils avancèrent près de l’eau. Najara appuya sur un boitier pour enlever le système de furtivité du transport. Ils montèrent dedans, celui-ci était étrange et ne ressemblait en rien à ceux qu’on trouvait sur Metellos mais tant qu’il fonctionnait pas de quoi paniquer. La sith se mit aux commandes, ils s’enfoncèrent dans les profondeurs de la mer. Minas avertit la sith des éventuels dianogas géants qui pouvaient attaquer. La sith ne semblait pas plus inquiète que ça à l’idée de finir en repas. Ils arrivèrent bientôt près d’une immense bâtisse. Elle stoppa leur embarcation.

- Maintenant le cerveau, comment fait-on pour entrer sans éveiller l’attention ?

- Il existe une entrée secrète, elle a été crée en cas de force majeure, seuls les concepteurs connaissent son existence. Suivez mes instructions…

Najara exécuta les manœuvres d’approche nécessaires avant d’entrer le code que lui donna le Nimbanel pour faire ouvrir la porte. Tout se déroula comme prévu, la navette surgit dans une salle vide, totalement à l’abri de la moindre surveillance. Ils sortirent en prenant garde de ne pas faire trop de bruits. Minas connaissait le bâtiment dans les moindres recoins, il lui suffit de passer là ou il n’y avait pas de surveillance. Il avait pourtant mis en garde les forces de l’ordre qui veillaient dans ces lieux contre le manque évident de sécurité, ils n’en avaient pas tenus compte et contrairement à ce qu’il aurait pu penser cela le soulageait grandement aujourd’hui. Najara quand à elle suivait en sepréparant à intervenir, elle n’aimait pas trop se trouver sous l’eau surtout à cette profondeur. Après deux bonnes heures, ils arrivèrent dans la salle des archives, ce qui était pratique avec Minas c’est qu’il connaissait toutes les astuces pour passer les défenses de la zone. Najara ordonna au Nimbanel de ne pas bouger pendant qu’elle arpentait les allées de la salle des archives. Ce qu’elle cherchait se trouvait dans les territoires de la bordure extérieure. Il lui fallut une bonne trentaine de minutes pour trouver la base de données qu’elle cherchait, elle la glissa dans sa poche avant de faire signe à Minas de repartir. Il était temps de partir… La porte s’ouvrit, la garde des agents avait été avancée, il ne fallait surtout pas qu’ils sonnent l’alerte. Najara opta pour la solution la plus efficace, l’attaque. Les gardes n’avaient pas eu le temps de comprendre l’intrusion qu’une furie venait de leur rompre les vertèbres. Minas sentit une peur panique le prendre quand il vit que l’humaine avait les yeux noirs et qu’elle était capable de tuer en moins de deux minutes. Najara l’attrapa par le col quand il tenta de prendre ses jambes à son cou. Il ferma les yeux histoire de ne pas avoir sa mort en dernière image. Najara reprit le contrôle de la situation, elle avait dû lâcher le Ryuu trop rapidement, à tel point qu’un peu plus et les instincts de la bête l’aurait incité à tuer le prisonnier. Najara n’aimait pas ça, il faudrait qu’elle passe du temps à faire sentir qui était le chef car le Ryuu bien qu'une fois domestiqué aspirait toujours à la rebellion. Plus celui-ci avait été
domestiqué tard et plus il se montrait dominateur et destructeur. Heureusement pour elle, ça n'avait pas été le cas, il n'empêche qu'il profitait de sa grossesse pour mettre tout en bazar. Sans oublier que s'il avait lu dans son inconscient, il préparait forcément quelque chose...

- On dégage !

Minas ne se le fit pas répéter deux fois, il suivit en courant la sith qui explosait tous ceux qui se trouvaient sur son passage. Ils firent le chemin inverse sans trop de soucis, les gardes qu’ils avaient croisé n’avaient pas eut le temps de prévenir les autres sous la violence que déchainait la sith. Najara et Minas montèrent dans le transport avant de s’immerger. Ils firent attention de fermer l’accès secret, la sith et le médiateur ne voulaient pas que l’on découvre le poteau rose. Ils regagnèrent la terre ferme dans la plus grande discrétion.

- Maintenant que vous avez trouvé votre lieu de recherche, vous comptez vraiment vous y rendre pour cette chose qui ressemble à un scorpion…

- Oui, je vais le chercher et je l’utiliserai conformément à la volonté de mon maitre.

Pourquoi… Il y a tellement d’innocents…

- Il y a tout sauf des innocents dans cette galaxie et une fois que j’aurai accompli ma mission, un tri sera fait.

- Encore faut-il que vous le trouviez, je vous rappel qu’il a été perdu.

- Vous êtes bien la preuve qu’on trouve tout ce qui se perd. Oh, au fait…

La jeune femme appuya sur un boitier, ce n’était pas le même qu’elle avait utilisé pour appeler le transport mais le Nimbanel sut tout de suite ce que cela signifiait, il tourna avec horreurs ses regards vers la ville. Les détonations résonnèrent au loin, il imagina une partie de la ville basse s'effondrer. Il sentit quelque chose le transpercer avant de comprendre qu’il était entrain de mourir.

- Un brillant esprit comme vous… Vous avez oublié ? « Je n’aime pas poser des bombes pour rien. Une fois installées, elles doivent servir. »

- Et ma mort…

- Toute information que je donne est payante. Je vous en ai donné beaucoup trop et vous l’avez payé de votre vie…

Selon la façon dont on voyait les choses, Corellia avait bonne ou mauvaise réputation. Bonne pour ses vaisseaux à la pointe de la technologie et pour les nombreux pilotes talentueux qu’on pouvait trouver, mauvaise pour toutes les crapules qui la fréquentaient. Najara ne penchait ni pour l’une de ces conceptions ni pour l’autre, à vrai dire elle ne s’y rendait que par nécessité et uniquement dans le cadre de sa mission. La sith posa son vaisseau à Tyrena au moins serait-elle dans une ville au cachet respectable et protégée de toute pollution. A mesure que sa grossesse évoluait, Najara était de plus en plus soucieuse de son environnement et des risques que cela pouvait occasionner pour son bébé. Son maitre ne semblait pas de cet avis, il considérait qu’elle était suffisamment forte pour se défendre et protéger sa descendance. Quand le maitre parlait, on l’écoutait un point c’est tout. A trois mois et demi, elle pouvait sentir de temps à autre les mouvements que faisait sa fille à l’intérieur d’elle et malgré ses craintes liées au Ryuu, elle se réjouissait de sentir ce petit être grandir normalement. En descendant de son vaisseau, Najara adressa un regard à la mer qui s’étendait autour de la ville. Ses pensées se perdirent dans le bruissement des vagues. La mer l’avait toujours fascinée, elle était toute puissante et les espèces pensantes n’étaient rien en face d’elle. C’était elle qui étanchait la soif de la plupart des créatures vivantes tout comme c’était elle qui décidait du destin de ceux qui tentait de la braver. A bien des égards la mer pouvait se montrer cruelle, engloutissant sans la moindre pitié les malheureux qui se croyaient tout puissant en l’empruntant. Toute sith qu’elle était, elle reconnaissait la force de ce monstre liquide et impalpable. Najara se jura d’élever sa fille loin de toute étendue d’eau, elle préférait ô combien la puissance de la terre à celle de la mer. La sith secoua la tête d’un air sceptique, elle était entrain de perdre du temps ! Najara parcourut les rues très fréquentées de la ville avant de se diriger vers le complexe souterrain le plus connu de Corellia. En effet ici-bas le mot d’ordre était : divertissement. On y trouvait toutes sortes de jeu allant de Pazaak au lancé de Gigzag, des spectacles, des plaisirs corporels, des paris et plein d’autres choses encore. Najara restait prudente, les lieux appartenaient à un hutt dénommé Goola. Comme tous les hutts, il était capable du pire s’il sentait son argent en danger d’une façon ou d’une autre. Si ça ne tenait qu’à son bon vouloir, Najara aurait évité un tel lieu mais la personne qu’elle cherchait se trouvait ici et nul par ailleurs. La sith se lança dans un repérage rapide des lieux, elle devait se rendre dans la salle des spectacles, l’homme qu’elle recherchait était un adepte de l’opéra. Najara elle-même avait été surprise en apprenant ça surtout que le jeune homme n’était pas de la haute société et qu’il ne semblait pas non plus de prime abord mélomane. Il pouvait aimer ce qu’il voulait après tout ce n’était pas son affaire. Elle ce qui l’intéressait c’était avant tous les compétences de celui-ci et non ses gouts. Najara fit appel à la Force pour convaincre les gardes qu’en tant qu’habituée elle n’avait pas besoin de payer et qu’une fouille ne servirait à rien. Elle aurait pu tout aussi bien les tuer mais ça n’aurait pas été très discret comme approche, il fallait savoir agir en fonction des priorités. Une fois à l’intérieur de la salle des spectacles, Najara s’orienta vers la partie réservée à l’opéra galactique. Le mieux était encore de s’asseoir au fond de la salle pour se fondre plus dans le décor. La sith n’eut pas de mal à repérer sa cible, la salle n’était pas très remplie à cette heure-ci, les touristes préféraient sortir et s’amuser la nuit ce qui n’était pas forcément le cas des habitués. Najara descendit les gradins presque vides pour se diriger droit au but. La sith s’assit donc à côté d’un jeune humain aux cheveux bruns coupés courts et aux yeux noisettes. Celui-ci ne lui adressa pas même un regard, il était trop captivé par la source de musique. La sith ignorait s’il s’agissait d’un chanteur ou d’une chanteuse, en réalité elle ne connaissait même pas l’espèce qui interprétait cet hymne musical.

- Vous n’êtes pas venues pour la musique n’est-ce pas ?

Najara pesta intérieurement, elle n’aimait pas devoir répondre à des questions et avoir le sentiment que sa cible avait un temps d’avance. Inutile de mentir, il savait déjà qu’elle n’était pas là pour satisfaire son besoin de culture musicale.

- En effet Mudzo, je suis là pour affaires.

Le jeune homme se leva subitement, il semblait décidé à quitter l’opéra. Najara posa par réflexe sa main sur son sabre laser, s’il tentait de faire le malin, elle lui ferait durement regretter. Mudzo s’arrêta pour lui montrer qu’il l’attendait et que ses intentions n’étaient pas néfastes. La sith le suivit dehors oscillant entre agacement et méfiance. Ses sources ne l’avaient pas suffisamment renseigné sur le jeune homme ! Celui-ci se posta contre le mur du couloir :

- Vous êtes dans une impasse on dirait, vous voulez m’engagez comme pilote mais vous ne vous fiez pas à moi.

Najara haussa un sourcil intriguée, Mudzo était-il devin ? Peut-être qu’il pouvait lire dans les pensées ? Non, ce n’était pas un réceptif elle l’aurait senti…

- Je ne suis pas une créature maléfique si c’est ce que vous craigniez. Venez avec moi, nous allons discuter de tout ça autour d’un verre.

Mudzo se dirigea vers la cantina la plus proche, il y en avait un peu partout dans le complexe, celui-ci avait l’avantage d’être à l’abri des regards indiscrets. Le jeune homme commanda deux boissons dont une non alcoolisée qu’il tendit à la sith. Najara s’assit comme si de rien n’était même si intérieurement elle se posait de plus en plus de question. Pourquoi cette commande ? Avait-il comprit qu’elle était enceinte ? Pourtant sa bure dissimulait parfaitement son état…

- Alors dites moi, en quoi puis-je vous être utile ?

- J’ai entendu dire que vous étiez un pilote émérite qui a une large connaissance de la bordure extérieur. Il s‘avère que j’ai besoin d’un as du Tibanna comme vous pour arriver à destination en un seul morceau.

- Vous n’êtes pas alaise avec les vaisseaux ?

- J’espère que vous ne sous entendez pas que les femmes ne savent pas piloter ! Je ne dirais pas ça, je sais piloter mais par pure nécessité. Je vais être directe, il me faut gagner une planète protégée et difficile d’accès le plus discrètement possible.

- Directe mais pas au point de me dire toute la vérité n’est-ce pas ?

Najara se crispa, cet homme lisait au-delà des mots en fait il lisait carrément dans l’esprit ! S'en était finit de l'approche diplomate! La sith se leva brusquement et attrapa son interlocuteur par le col.

- Mudzo, ne jouez pas au plus malin avec moi. Nous allons faire une pause dans les négociations, pause durant laquelle je vous invite fortement à me suivre si vous ne voulez pas que ce soit la dernière !

S’il pouvait voir ce qu’elle pensait, nul doute qu’il accepterait sans hésiter. Le pilote réagit conformément à sa demande, il se leva, suivit la sith qui l’avait relâché dans un profond silence. Najara ne lui adressa même pas un regard, elle avait la Force, cela lui suffisait amplement pour savoir s’il la suivait bien. Tout se déroulait bien, elle avait trouvé et convaincu son pilote même si convaincu n’était pas le mot adéquat… Les deux associés quittèrent les lieux, ils regagnèrent les ruelles presque désertes avant de rejoindre le vaisseau de la sith. Najara lui fit signe de monter dedans sans plus de cérémonies, elle avait suffisamment perdue de temps et de patience pour se montrer aimable. Le pilote devait savoir qu’elle était capable de tuer tous ceux qui étaient présents dans le complexe sinon il n’aurait certainement pas accepté de la suivre comme ça. Mudzo s’installa aux commandes du vaisseau, il observa brièvement le cockpit avant de s’exclamer dépité :

- Comment voulez-vous travailler dans ces conditions ?! Bon sang, il y avait une hécatombe de produits d’entretien dans le dernier spatioport où vous êtes passée ?!!

Najara voulut répondre quelque chose de cinglant mais des douleurs abdominales l’en empêchèrent, elle s’assit difficilement et se contenta d’acquiescer :

- Il faut croire…

Mudzo fit décoller le vaisseau sans plus attendre, à vrai dire c’était un jeu d’enfant pour lui !

- Alors notre destination ?

- Suivez la route Hydian vers la bordure extérieure…

- C’est vaste, donnez moi un point d’accès pour que je puisse calculer les ressources à déployer par rapport à la distance.

- Télos pour le moment…

- Et bien, vous avez une facilité à arrachez les gens de chez eux mais ce sont eux qui doivent vous arrachez les mots de la bouche.

Le pilote n’obtint aucune réponse à sa boutade, il tourna un regard intrigué vers la commanditaire de son enlèvement. La jeune femme avait une main posée sur son ventre, les yeux clos, la tête légèrement penchée en arrière. Il aurait très bien pu tenter de l’agresser pour pouvoir s’enfuir mais il n’était pas ce genre d’homme. Mudzo laissa son regard détailler la jeune femme : il avait envie de laisser ses doigts se perdre dans ses longues boucles colorées, de caresser sa peau si délicate, de redessiner le contour de ses lèvres… C’était une belle femme… Le genre de plante sauvage capable de blesser mortellement celui qui tenterait de la cueillir mais qui pouvait aussi se révéler plus rare que n’importe quelle autre plante… Mudzo devait s’y résoudre, il n’était pas insensible à son charme non loin delà. Se pouvait-il qu'il ait succombé à un coup de foudre? Dans tous les cas, il avait aussi comprit que c’était une guerrière aux méthodes peu convenables, il en faisait d’ailleurs les frais. Pourtant il ne pouvait se résoudre à se montrer dur avec elle, d’abord c’était une femme : il aimait trop les femmes pour oser lever la main sur elle. Ensuite, il avait saisit qu’elle était enceinte… La demande de l’écran de bord le fit sortir de ses pensées, le vaisseau attendait qu’il entre les données pour établir un cap. Le pilote entra les directives à suivre, il verrait plus tard pour les troubles de son âme…

[Suite et fin de ce chapitre, gare aux secousses^^]

***

- Dites moi que je suis en plein cauchemar !

Najara se tenait débout derrière le siège du pilote, le regard trahissant la colère qui grondait. Elle commençait à manquer sérieusement de sang froid et ce pour une raison simple : la sith parvenait difficilement à se maintenir, les perturbations qu’encaissait le vaisseau les faisaient chavirer de façon brutale de tous les côtés. Mudzo de son côté tentait avec la plus grande concentration du monde de stabiliser leur transport et d’éviter le pire, de toute évidence la théorie était plus difficile que la pratique et c'était peu dire.

- On se calme ! Je vais nous sortir delà !

Najara manqua de finir dans le décor et ce avec toute la grâce de l’univers. La sith pesta à haute voix en se retenant d’étriper le responsable de tout grabuge. Quelle idée elle avait eu de se fier à lui! D'ailleurs pourquoi l'avait elle fait? Grand mystère! En tout cas, elle n’allait pas le manquer celui là :

- Oui vous êtes un « as », un véritable génie du pilotage ! Mais qui a dit « Je connais un raccourci sécurisé »… « Je vous assure, tout est en ordre »… ?

La sith avait l'art et la manière de dire les choses! Mudzo leva les yeux vers la coque supérieure dans un signe de profonde exaspération. Bien sûr qu’il avait cru le chemin dégagé, il ne pouvait pas prévoir la création d’un trou noir sur la voie ! S'il avait ne serait-ce que douter de la qualité de son raccourci, jamais ô grand jamais n'aurait-il prit le risque de les faire passer par là. Il n'ignorait pas l'état de santé de sa coéquipière alors autant dire qu'il se serait bien passer de mettre danger une femme enceinte. Avec calme et diplomatie, il tenta de radoucir Najara même si la conviction n'y était pas. Non, il doutait de plus en plus de leurs chances de survie.

- ça va, ça va ! Je vous signale que nous sommes toujours vivants !

Najara lui répondit sur un ton grinçant à la limite du reproche. Comment pouvait-il affirmer une chose pareille tout en sachant pertinemment qu'ils avaient autant de chance de survivre qu'une larve face à un rancor?

- Oui et pour combien de temps ?!

Le vaisseau endommagé par l’échappée folle qu’il avait du faire pour éviter de disparaître dans le néant devenait totalement incontrôlable. Encore qu'au point où ils en étaient, incontrôlable était de la rigolade. Mudzo avait bon être le meilleur dans son genre, il ne pouvait pas mettre à profit son art sans le matériel qui allait avec. Sans compter qu'actuellement, il ignorait où ils étaient. Une planète se profila face à eux, les choses s'annonçaient mal...

- Je vous conseille de bien vous attachez, nous allons nous poser sur cette planète et cela risque de ne pas être en douceur.

Najara leva un sourcil perplexe, elle voyait le vert des forêts et le bleu des océans s’approcher à vive allure. La sith ignorait où ils arrivaient mais ils risquaient bientôt de ne plus le savoir. Par réflexe, elle posa une main sur son ventre. Elle sentit le petit être en elle bouger et la simple idée de le perdre la fit vibrer. Son héritière, sa futur apprenti... Sa fille... L'idée d'utiliser le Ryuu effleura son esprit, seulement ses pouvoirs ne lui étaient d’aucun secours dans cette situation, non, cela ne ferait qu'aggraver la situation et ils n'avaient vraiment pas besoin de ça. Au sentiment d’impuissance vint se mêler celui amer de l’échec. Comment son maitre pourrait-il excuser une mort aussi stupide? Il serait sans aucun doute déçu au plus au point… Que dire de sa fille? Si elle mourrait aujourd'hui, cela ne signifierait qu'une chose, son incapacité à protéger sa progéniture. Si elle le pouvait et s'il le fallait, elle se serait sacrifier en échange de sa vie à elle. Mais cela ne rimerait à rien, si elle n'était pas aux côtés de sa fille, elle ne parviendrait pas à se développer dans les meilleures conditions du monde, pire encore, le Ryuu en voulant prendre le pouvoir lui ferait du mal, énormément de mal. Il ne fallait pas que ça se produise... Mudzo cria quelques choses, Najara réagit avec plusieurs secondes de retard. Lorsqu’elle tourna son regard noisette vers la verrière, il était trop tard. Le vaisseau venait de percuter violemment le sol dans un bruit affreux de taules broyées. La sith tapa une première fois contre la paroi, la douleur lui transperça tout le corps. Le choc et la douleur redoublèrent son angoisse. Quelques flash parvinrent jusqu’à elle : Mudzo inconscient sur les commandes… Les plaines qui déchiraient le vaisseau… La forêt qui le stoppa… Les sons ne parvient plus à ses oreilles, le temps sembla se figer brusquement jusqu’à ce que ce soit le néant le plus total…

[Cela faisait un petit moment que je n'avais pas posté, pourtant le début du chapitre était déjà bien amorcé ! Les plus perspicaces reconnaitront sans doute la planète ! Voici la première partie du chapitre, bonne lecture]

Longtemps il n'y eut rien d'autre qu'une étendue noire aux frontières indéfinissables. Mais ce noir était peut-être trop "consistant" pour définir ce qu'il se produisait... En vérité, le noir n'était autre que le rien. Le rien... Couleur, formes, objets n'existaient pas. Vivre, respirer, mourir étaient autant de mots inaudibles dans cette dimension de l'absence qu'un jet de sable dans la galaxie… Bientôt le rien devint tout, oppressant tant l’explosion était intense. Les sensations furent les premières à se faire sentir, ce n’était qu’un brouhaha désagréable qui semblait agiter son corps tout entier. Najara eut toutes les peines du monde à ouvrir les yeux, la lumière se fit aveuglante, comme pour la punir d’embrasser chaque jour un peu plus l’obscurité. Un océan vert semblait onduler sous le regard incertain de la sith. Les images cessèrent peu à peu d’être floues, Najara comprit alors que ce qu’elle prenait pour un océan n’était autre qu’une étendue d’herbe dont les brins ondulaient sensiblement sous l’effet du vent. Et pourtant elle ne le sentait pas sur sa peau… Elle sentait seulement son corps en morceaux, brisé comme jamais il ne l’avait été. Si elle en avait eut la force, elle aurait hurlé de douleur et de rage, respirer était déjà en soit un combat. Le sol lui semblait étrangement dur, dur comme… du métal… Najara remarqua qu’elle était en hauteur, sur la partie avant du vaisseau… La sith avait traversé la verrière du cockpit sous la violence de l’impact. Elle se souvenait à présent… Le trou noir, les perturbations, le vaisseau endommagé… Ils s’étaient écrasés ! Les pensées de Najara s’emballèrent en songeant au bébé. Elle chercha à mettre une main sur son ventre incapable du contrôle suffisant pour faire la part entre toutes ses émotions. La peur coulait dans ses veines, une peur qui pouvait la rendre totalement sous l’emprise du Ryuu, elle qui savait le maitriser sur le bout des ongles… Najara réussit à passer une main sur son ventre. Elle se crispa en relevant sa main, il y avait du sang, comble de l’horreur. En traversant le cockpit, elle s’était blessée, plus précisément, un morceau de la verrière s’était planté à l’endroit même où le bébé sommeillait. La sith tenta de bouger, elle n’y parvenait pas. Et Mudzo ? Où etait-il passé ? Najara tourna la tête d’un côté puis de l’autre, elle ne le voyait pas hors du vaisseau, et sa position l’empêchait de voir à l’intérieur. Il était surement inconscient, peut-être blessé… voire mort ! Cette idée ne fit que donner une victoire encore plus écrasante à son angoisse, comme si la disparition de cet humain l’affectait un peu plus ! Elle ne le connaissait que depuis peu… Baliverne, il ne représentait rien, c’était juste la grossesse qui venait brouiller tout !

Des cris stridents vinrent percer les tympans de la sith, on aurait dit que des créatures reptiliennes étaient en approche. Najara entendit des battements d’ailes, elle vit bientôt trois grandes formes tourner au dessus d’elle. C’était des reptiles volants ce qu’on appelait sur d’autres planètes des reptavians. Ceux-ci étaient d’une couleur noire de jais, avec de longues et fines ailes, une tête diabolique et cornue et des pattes musclées capable d’arracher un bras à un wookie. Najara tenta d’utiliser la force, ce fut une vaine et pathétique tentative, elle ne parvenait à rien, elle, la disciple d’un grand seigneur sith, incapable de s’en sortir ? Pitoyable ! Et son bébé… Peut-être qu’il était déjà mort, mort à cause de sa faiblesse et de son manque de vigilance. Les volatiles tournaient comme des charognards, l’un d’eux vint se poser à côté d’elle. Il replia soigneusement ses ailes et inclina sa tête pour l’observer curieusement, avant de pousser un cri strident. Najara aurait eu son sabre en main, elle lui aurait fait durement regretter cet affront. L’animal allait lui arracher le visage, au moins ça serait rapide. Rapide oui mais une mort tellement fade, tellement frustrante et déshonorante ! Un cri, cette fois produit par un être civilisé se fit entendre, le reptavian tourna la tête et répondit par un autre cri. Visiblement il appartenait à quelqu’un et ce quelqu’un venait vers elle. La sith resta calme, du moins en apparence, il valait mieux montrer à l’autre qu’elle ne s’inclinerait pas et qu’elle ne lui donnerait pas le plaisir d’avoir peur.

Trois femmes approchèrent rapidement, Najara les aurait jugées primitives si elle n’avait pas sentit une puissance non négligeable chez elles, une puissance qui ne lui était pas inconnue… La force ? La sith gémit en proie à une douleur sourde et profonde, en un mot redoutable ! Le moins que l’on pouvait dire, c’est qu’elle était en mauvaise posture. Deux des trois femmes se mirent à fouiller, la troisième, une blonde aux grands yeux bleu intense vint à la rencontre de Najara. La sith avait du mal à rester éveillée, elle retenait ce visage fin et si jeune, elle remarqua aussi les oreilles légèrement pointues de l’étrangère et l’opale violette qu’elle avait autour du cou. Les femmes se parlèrent dans une étrange langue où les mots familiers se mêlaient à d’autres plus mystérieux. Ce n’était pas du basic, ce n’était pas non plus un dérivé des langues humaines connues sur d’autres planètes. Najara aurait pu tergiverser longtemps sur l’origine de cette peuplade, sur la tenue vestimentaire de ces étrangères et tout autant sur la Force qui semblait les accompagner … Mais la sith était épuisée, gravement blessée, elle perdait en lucidité, en résistance et tout autant en énergie vitale. Bientôt Najara ferma les yeux, ignorant totalement les petites tapes que la Blonde lui donnait pour la maintenir éveillée. Najara sombra…

L’eau noire se déversait par milliers dans un monde fractionné et brumeux. Najara était pétrifiée, elle cherchait à bouger pour s’enfuir mais son corps ne répondait pas. Il était prisonnier d’un métal vivant qui enserrait ses jambes. Najara voyait le néant tout ravager sur son passage, comme si le monde avait perdu toute vérité et toute réalité d’être vécue. La terre sous ses pieds se réduisait à vue d’œil, bientôt elle serait désintégrée, dépossédée de sa matière, comme si son existence n’avait été qu’un fantasme éphémère, un rêve de l’univers. Une vieille femme aux cheveux gris, nattés et retenus d’une façon complexe, s’avança. Elle retint les ténèbres qui menaçaient d’anéantir Najara et se mit à chanter avec force :

« Bal infernal du sang
Moignons de l’univers.
Toi, père créateur,
Ciel à demi-couvert,
Repousse l’éveil des ténèbres,
Dames noires,
Indomptables destructrices,
Ennemies de la mémoire. »

L’image des lieux se mit à tournoyer, tout devint flou et difforme, c’était effrayant et pourtant si… apaisant. Najara battit des paupières, cela dura quelques minutes avant qu’elle n’ouvre lentement les yeux. Le regard de la sith fut attirée par la lumière orangée, dansante et crépitante. Le feu propageait une douce chaleur, stimulant le corps et réchauffant l’esprit. Najara avait du mal à rassembler ses souvenirs. Cela voulait-il dire qu’elle était morte ? Si tel était le cas, ne devrait-elle pas être coupé de tout organisme vivant ? Les lieux ne ressemblaient pourtant pas à l’idée que l’on pouvait se faire de la mort. Il y avait des murs taillés à la main et selon un procédé qui semblait ancestral. Le lit sur lequel elle reposait rivalisait avec ceux des wookies, plutôt rustiques en la matière. Le mobilier semblait bien trop arriéré pour s’assimiler à une quelconque culture de la technologie. Le symboles triviaux sur les murs donnaient aux lieux un caractère archaïque et mystique.

- Les ténèbres ne sont plus sur toi, fille du ciel.

Najara remarqua la vieille femme, elle portait un casque dorée duquel les nattes sortaient en masse. Son regard vert plein de malice observait la sith encore bien affaiblit par ses blessures. Elle était l’incarnation de la prestance et des croyances anciennes, un mélange de fierté et de temps céleste. La sith n’était pas idiote, elle savait qu’elle avait à faire à une adepte. C’était elle qui l’avait sauvée, sans son intervention elle serait morte. Et le bébé ? La peur de Najara trahit sans aucun doute sa pensée, car la vieille femme répondit à sa question muette :

- Ta fille est saine, elle sera puissante, comme toi. Mais prend garde à l’ombre qui suit tes pas, elle pourrait t’enlever tout ce que tu possèdes.

Najara ferma les yeux, elle ressentait avec violence le soulagement et le poids de la culpabilité. Son manque de discernement aurait pu anéantir tous ses espoirs. Son maitre aurait été déçu et sa lignée à elle, réduite à néant. Cela aurait été une honte pour ses ancêtres, un tel déshonneur dont elle aurait responsable… Il lui faudrait reconsidérer son entrainement pour ne pas faire de nouveau les mêmes erreurs. Elle se devait d’être irréprochable, pour être la plus forte et dépasser les limites du corps et de l’esprit.

- Où suis-je ?

- Tu es dans la demeure du Clan de la Cascade Pleureuse.

- Un clan ?

- Ce qu’il en reste. Nous étions autrefois une centaine. Toutes amies de la Cascade Pleureuse, filles d’Allya la puissante et sœurs d’âmes. Nous vivions de notre pêche et de notre commerce avec les autres clans. Nos mâles nous assuraient une descendance prospère, nos Chants éloignaient les maux et l’eau nous bénissait. Mais les Sœurs de la Nuit ont noirci le cœur de plusieurs des nôtres. Le poison dans leur âme les a poussées à tuer. Après Le Grand Massacre, nous les survivantes, nous avons abandonné notre village pour vivre derrière la Cascade.

Najara soupira, elle n’était pas sure de tout comprendre, surtout qu’à cette heure, elle avait encore les idées un peu brouillonnent, pour ne pas dire… très limitées. Elle retenait néanmoins que ce clan avait subi une attaque dissimulée qui l’avait miné de l’intérieur. Pourquoi ? Sans doute que ça n’avait pas franchement d’importance, surtout compte tenu de la situation, de sa mission prioritaire et tout ce qui s’en suivait.

- Il faut que je parte.

- Tu n’iras nulle part. Tu Maka et ses sages guerrières doivent décider de ton sort et de celui de ton mâle.

Son mâle ? Ainsi Mudzo était toujours en vie ? Najara se sentit plus sereine à cette pensée. Ce qui avait de quoi l’inquiéter, car il n’était pas prévu qu’elle s’intéresse à des pions, elle ne devait avoir que sa fille et sa mission en tête, ni plus ni moins. La suite plut moins à la jeune femme. Son sort devait reposer sur la décision de ces femmes… Autant jouer à la roulette corellienne et s’attendre à gagner le gros lot.

- Tu Maka ? La reine du clan ? Menez-moi à elle.

- Elle est juste devant toi...